Les accords d’Abraham

En 2020, contre toute attente, quatre États musulmans ont normalisé leurs relations avec Israël en signant un accord diplomatique, commercial, touristique, technologique, sans oublier la cybersécurité, domaine dans lequel Israël excelle.

Les accords ont été signés sous l’égide des États-Unis, tout d’abord avec les Émirats arabes unis, puis avec le Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Cela fait six États musulmans en paix avec Israël, en comptant l’Égypte (1979) et la Jordanie (1994).

Comme les États signataires sont tous religieux, y compris les États-Unis, le préambule du traité affirme que « les signataires reconnaissent que les peuples arabes et juifs sont les descendants d’Abraham et aspirent à favoriser une vision réaliste d’un Moyen-Orient où vivent musulmans, juifs, chrétiens et peuples de toutes confessions dans un esprit de coexistence, de compréhension et de respect mutuel. »

Les premiers effets de ces accords se constatent aux Émirats arabes unis. Dès que la ligne régulière Tel-Aviv-Dubaï a été mise en service, de nombreux Israéliens sont venus en visite : 250.000 en deux ans ! Une synagogue a été inaugurée à Dubaï ainsi qu’un mémorial de la Shoah et un jardin d’enfants dirigé par un juif orthodoxe.

Au premier trimestre 2022, les échanges économiques ont atteint un milliard de dollars.

La technologie israélienne

Les Israéliens ont installé des systèmes d’extraction de l’eau de l’air. Un kilowatt permet de prélever de l’air, même en plein désert, cinq litres d’eau auxquels on peut ajouter des minéraux pour reproduire n’importe quelle eau minérale du marché.

Un système d’extraction d’eau Watergen et un capteur de drones

L’intercepteur de drones D-Fend est un autre produit phare de la technologie israélienne. Il permet de prendre le contrôle d’un drone et de le faire atterrir dans un endroit sécurisé. Il est capable de capturer plusieurs drones à la fois. Le produit aurait ainsi fait ses preuves lors de la visite du pape François en Roumanie en juin 2019, où il a intercepté un drone plus curieux que dangereux.

Le cybersécurité

Grâce à ces traités, les pays signataires ont eu accès au logiciel Pegasus. Ce logiciel infecte les smartphones à l’insu de leur propriétaire et permet d’en prendre le contrôle total. Il peut activer le micro et la caméra pour capter les conversations ambiantes et espionner l’environnement. Il peut localiser le smartphone et non seulement accéder à tous les contenus, mais aussi ouvrir les applications et les diriger.

En juillet 2021, les smartphones d’Emmanuel Macron et de plusieurs ministres français ont été infectés par Pegasus. Les soupçons se sont portés sur le Maroc… qui a nié. Il est très difficile de savoir d’où viennent les attaques car les pays ne reconnaissent pas avoir acquis ce logiciel espion. Ainsi, en Europe, la Pologne, la Hongrie, la Grèce, l’Espagne et Chypre sont soupçonnés d’avoir acquis ce logiciel, mais la commission d’enquête Pegasus conduite par le Parlement européen n’a pu obtenir aucun renseignement de ces pays. Seule l’Espagne a reconnu avoir ciblé 18 personnes avec l’autorisation du tribunal. La rapporteuse de la commission, Sophie In’t Veld, a déclaré : « Aucune autorité publique européenne n’a voulu travailler avec nous« . L’interrogatoire d’un délégué de la firme NSO, développeur du logiciel, n’a absolument rien donné. Le délégué s’est retranché derrière le secret commercial pour ne pas révéler ses clients et son incompétence dans les domaines techniques.

Il suffit de connaître le numéro d’appel pour pirater le smartphone en exploitant les failles laissées dans les applications installées, que ce soit par erreur ou intentionnellement. Cependant, la version commerciale de Pegasus ne peut pas accéder aux numéros israéliens ou américains.

Pégasus n’est pas le seul fleuron de la technologie sécuritaire d’Israël.

BriefCam est un logiciel de surveillance qui permet d’analyser automatiquement les images captées par une caméra. Le logiciel prévient l’opérateur si quelque chose d’anormal se produit : la chute d’une personne, une personne qui court dans la foule, etc. Cela permet à un seul opérateur de surveiller des dizaines de caméras. Il y en a 4 000 à Nice et 90 000 en France. BriefCam permet également d’analyser des images a posteriori. Il analyse une heure d’enregistrement en une minute.

Salle de surveillance

AnyVision est un autre outil de surveillance. Il permet de repérer une personne dans la foule. C’est donc un logiciel de reconnaissance faciale qui travaille à partir d’une liste noire.

Petits cadeaux entre amis

Les États-Unis se sont associés aux négociations et ont tenu à récompenser les pays arabes participants. Ils ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental réclamé par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste qui a lutté contre le colonisateur espagnol, puis après son départ (1972), contre le Maroc.

Mohammed ben Zayed, l’émir d’Abu Dhabi a reçu une escadrille de F35 à ajouter à sa collection de « jouets ». (voir l’article).

Les laissés-pour-compte

Alors que les entretiens préliminaires portaient sur l’arrêt des implantations des colons juifs en Cisjordanie, l’accord final a oublié les Palestiniens. Ils ont perdu tous leurs alliés sauf l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ils devront maintenant se tourner vers le croissant chiite composé de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie et du Hezbollah libanais.

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