Allah a-t-il créé/dicté le Coran ?

NON répond sans hésitation Majid Oukacha dans son ouvrage « Il était une FOI, l’islam ».
Je vais reprendre ici son argumentaire, ainsi vous pourrez vous forger votre propre opinion.

L’auteur

Majid Oukacha est français, éduqué dans l’islam. Dans son enfance, il fréquente assidûment la mosquée. À l’adolescence, ses deux cultures, le cartésianisme et sa foi musulmane entrent en conflit. Il confronte ses croyances à son esprit critique. Et alors qu’il a dix-huit ans, il apostasie. Il ne croit plus. Il va se faire prosélyte et exposer sa démarche. Il écrit plusieurs livres, anime une chaîne YouTube et une chaîne TikTok. Il participe également à des débats.
Il n’est pas devenu athée, il a simplement rejeté le Coran ne trouvant nulle part l’empreinte d’un dieu, mais la main d’un homme cupide, misogyne, violent, imprécise, ivre de puissance. Le Coran ne dit-il pas (24, 63) : « Que ceux qui contrecarrent ses ordres (ceux de Mahomet) redoutent d’être frappés par une épreuve ou atteints d’un douloureux châtiment« .
Mais revenons à son livre?

Un dialogue de sourds

Le livre commence par un long dialogue, de près de 70 pages, avec un croyant lambda, français comme lui, nullement radical. L’auteur essaie de mettre le croyant face à ses contradictions. Il aborde tous les sujets qui fâchent : le jihad, la violence conjugale, l’inégalité homme-femme, la punition des non-croyants auxquels l’enfer est promis, l’interdit du porc, la révélation qui s’est faite en toute discrétion : Allah n’a envoyé de signe à personne.

Le croyant se défend bec et ongles : « Seul Dieu connaît le véritable islam. Mon interprétation des textes sacrés est une hypothèse personnelle qui détermine le sens de ma vie… Je laisse à Allah le soin de confirmer ou d’infirmer mon interprétation au jour du jugement dernier, car tel est son rôle. » Il attaque même: « Je t’invite à suivre des cours de religion islamique dans une école coranique. Si seulement tu savais à quel point cet islam sauvage et archaïque que tu te complais tellement à regarder de haut est contraire aux enseignements et aux actions du prophète Muhammad. » Mais c’est une erreur, c’est là que l’auteur voulait l’amener : l’islam est universel et intemporel, la lecture du Coran ne peut pas être archaïque. Ses préceptes sont toujours d’actualité.

Ce dialogue montre la maîtrise de l’auteur, du Coran et des hadiths et lui donne une légitimité pour le critiquer

Quand les mots sont à double sens

S’il n’y a qu’un seul Coran en langue arabe, du fait de la traduction dans une autre langue, plusieurs Corans font leur apparition et le sens du message est complètement modifié, ce qui peut lui donner une forme plus acceptable pour notre époque. Prenons comme exemple la version 34 de la sourate 4 qui traite des relations entre hommes et femmes. La traduction du Coran de Médine est la suivante.

Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les.

Mais d’autres traductions françaises en interprètent différemment le sens : (extrait du site : Le Coran-seul : https://coran-seul.com/index.php/verset?sourate=4&verset=34)

Si vous faites l’expérience de la rébellion de la part des femmes, vous leur parlerez d’abord, puis (vous pouvez utiliser de la mauvaise volonté comme) les délaisser au lit, puis vous pouvez (comme dernière alternative) les battre

Quant à celles dont vous craignez hostilité, exhortez-les, faites lit à part, éloignez-vous d’elles. (traduction « le droit chemin »)

Quant aux femelles dont vous craignez la désertion, alors vous les conseillerez, et les abandonnerez dans la chambre à coucher, et vous vous en séparerez (traduction : « Monotheist Group »)

Et de celles dont vous appréhendez leur rébellion alors exhortez-les, puis délaissez-les dans le lit, et enfin délivrez-les (de leur engagement, laissez leur libre cours).

Le dialogue de sourds s’explique donc par les différences de traduction qui changent totalement le message. Un autre islam voit le jour. Islam qui ne respecte plus le sens premier du texte mais qui est plus conforme aux mœurs actuelles. Mais pourquoi détourner certains passages et ne pas faire de concessions sur le port du voile, le ramadan ou les interdits alimentaires par exemple ?
Est-ce toujours la religion du prophète Mahomet ?

islam ou islamisme ?

Pour Majid Oukacha, qui lit la version arabe ou le Coran de Médine en français, il n’y a aucune différence entre islam et islamisme. L’islam du Coran est la religion des islamistes politiques. On ne peut pas prendre une partie du Coran et rejeter le reste, ce n’est pas un service à la carte. Les « vrais » musulmans ont toutes les raisons d’être violents, ce n’est pas une dérive de la religion, mais le message du Coran. Le verset 85 de la sourate 2 ne dit-il pas : « Croyez-vous donc en une partie du livre et rejetez-vous le reste ? Ceux d’entre vous qui agissent de la sorte ne méritent que l’ignominie dans cette vie, et au jour de la résurrection, ils seront refoulés au plus dur châtiment, Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites« .

Allah, un législateur imprécis

Pour l’auteur, le Coran est inapplicable car trop imprécis. Reprenons deux exemples, le cas de la fornication et du châtiment du voleur.

La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouets. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Et qu’un groupe de croyants assiste à la punition. » (Co. 24, 2-9)

Le Coran ne spécifie ni la matière du fouet, ni sa longueur, ni la tenue vestimentaire de la personne fouettée, ni les caractéristiques du bourreau, ni les zones du corps à fouetter, ni la distance entre le bourreau et la personne châtiée, etc. Il y a fort à penser que suivant la force du bourreau et son application, la victime mourra avant la fin du châtiment.

Notons qu’un autre verset du Coran prévoit que la femme adultère sera cloîtrée le reste de sa vie et qu’un hadith la voue à la lapidation. C’est cette sentence qui est retenue par la charia.

Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu’ils se sont acquis et comme châtiment de la part d’Allah. Allah est puissant et sage. (Co. 5, 38)

La première question qu’on est en droit de se poser, concerne la définition du vol et de la propriété privée, absente du Coran. Ensuite, quel est l’âge minimum de la responsabilité pénale en cas de vol ; quel est le montant minimum du larcin ? Tous les types de vols sont-ils égaux ? Quelle main faut-il couper ?

Conclusions (de l’article)

Face à la modernité, des musulmans rejettent les aspects violents de l’islam et ont une lecture sélective du Coran. Comme c’est Dieu qui a écrit le Coran, ils se sont inventé un autre Dieu, vraiment miséricordieux, et ils se confortent dans leur nouvelle croyance. L’homme a une nouvelle fois inventé la religion.

Les chrétiens ont suivi le même chemin en effaçant de leur lecture tous les épisodes violents des évangiles. Oubliés les supplices infligés pendant des centaines d’années par l’Inquisition. Oubliée cette pratique barbare de la mise en esclavage de ces Africains à qui ils ont refusé l’humanité. Le christianisme est devenu une « religion d’amour ».

Par contre les sionistes qui dirigent Israël ont été repêcher dans la Torah et le Talmud tous les passages qui les confortent dans la colonisation de la Cisjordanie. Les rabbins radicaux encouragent le vol des terres et les exactions sur les Palestiniens comparés à des cafards. De même, les crimes perpétrés dans la bande de Gaza sont pleinement justifiés par la Torah : les Juifs forment le peuple élu, Dieu leur a donné la terre de Canaan et leur a donné un ordre :

… A ceci vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est parmi vous et qu’il chassera loin de vous les Cananéens, les Hittites… (Livre de Josué 3, 9)

Ou encore : Ils vouèrent à l’anathème tout ce qui se trouvait dans la ville : hommes, femmes, jeunes et vieux, jusqu’aux taureaux, aux moutons et aux ânes, les passant par le fil de l’épée (Jos. 6, 21)
Cet ordre, se retrouve en Dt. 2,34 3,6 20,16-18 Jos. 10,40 11,11.

Conclusions du livre

L’auteur nous donne les raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre : « Ce livre est une ode à la logique rationnelle et à la liberté de penser. Il a été créé dans le but d’offrir un droit de réponse efficace aux diatribes anti-islamophobes de ces théologiens persuadés que l’antipathie à l’égard du Coran ne pourrait être motivée que par/pour de mauvaises raisons.« 

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