Je reprends ici, in extenso, la fin d’un article de Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine à Jérusalem.
Archéologie et politique
Quand la politique s’en mêle
Beaucoup d’archéologues se battent pour continuer à travailler sur la période dont ils sont spécialistes, même si leurs découvertes ne servent pas un discours politique et c’est tant mieux. Beaucoup sont ceux parmi eux qui se sont insurgés contre un projet de loi israélien, présenté en juillet 2024, visant à annexer toute l’archéologie dans les Territoires palestiniens. Officiellement, il s’agit « d’appliquer des mesures contre la destruction des sites patrimoniaux dans la zone B de la Cisjordanie« . Officieusement, d’après l’ONG israélienne Emek Shaveh, le but est de « restreindre le développement et même de procéder à des démolitions dans les zones désignées comme sites d’antiquités ou soupçonnées de contenir des antiquités« . Le texte justifie que « ces découvertes archéologiques appartiennent au peuple d’Israël » et « n’ont donc aucun lien historique ou autre avec l’Autorité palestinienne« .
C’est comme si les Italiens d’aujourd’hui décidaient d’annexer Nîmes, Arles, Lyon, Orange, Autun à l’Italie au motif que ces villes recèlent des trésors de l’illustre passé de l’Empire romain.
L’ethnicisation de l’histoire est un contresens.
