Le Mur des Lamentations

Le Mur des Lamentations n’a pas de rapport avec la victimisation des Juifs dans l’Allemagne nazie. C’est la désignation chrétienne du mur occidental de l’esplanade du temple de Jérusalem détruit, à peine terminé, par le général romain Titus, le 30 août 70, le 9 Av du calendrier juif. Titus deviendra empereur en 79, succédant à son père Vespasien.
Les musulmans nomment le mur al-Bouraq, du nom de la monture mythique, un cheval ailé à tête de femme, emprunté par Mahomet pour voyager de La Mecque à Jérusalem et y monter aux cieux… d’après la Sîra (I, 396-403), la biographie du prophète écrite 200 ans après sa mort. Mahomet aurait attaché sa monture à ce mur. Ce récit est censé valider le verset 1 de la sourate 17 : « Gloire à celui qui a fait voyager de nuit son serviteur du lieu de prière sacré vers le lieu de prière éloigné dont nous avons béni l’enceinte pour lui montrer nos merveilles« .

Comment ce monument archéologique, silencieux, muet sans aucune inscription, est-il devenu un lieu de recueillement puis le lieu le plus saint de Jérusalem, passage obligé pour tout chef d’État en visite à Jérusalem.

De monument archéologique à lieu de prière

De tout temps, certains juifs sont venus se recueillir devant ce mur qui est l’endroit le plus proche du Saint des saints de l’ancien temple. Mais ce n’est qu’au début du XVIe siècle, après les travaux réalisés à Jérusalem par le sultan ottoman, que les visites deviennent plus fréquentes.

Le mur à la fin du XIXe siècle

Le mur a une longueur de 497 mètres, mais seuls 57 mètres ont été dégagés, le reste est souterrain. De même, un peu plus de la moitié de la hauteur est visible, 32 mètres sur 60, le reste est enterré. Ce qui montre bien les énormes travaux qui ont été effectués sous la domination romaine.

A l’origine, il n’y a pas d’esplanade, le mur jouxte un quartier résidentiel : le quartier des Maghrébins.

En 1967, durant la guerre des Six Jours, les Israéliens annexent Jérusalem-Est où se trouve le mur. Ils détruisent le quartier des Maghrébins, créant l’esplanade que l’on peut voir aujourd’hui. Jérusalem-est était sous contrôle jordanien.

1967 : destruction du quartier des Maghrébins.

Vers un lieu sacralisé

Longtemps, le mur est resté un lieu de prière accessible à tous, mais lorsque les ultra-orthodoxes en ont pris le contrôle, les choses ont changé, des règles ont été établies : les femmes ont été exclues, elles ne peuvent plus prier avec les hommes. Une partie du mur leur est réservée. Cette expulsion ne se fait pas sans heurts : régulièrement, les femmes du mouvement « Femmes pour le mur » viennent braver les « gardiens du sacré » et prier avec les hommes.

A gauche femmes et hommes prient ensemble.
A droite l’emplacement réservé aux non juifs et aux femmes.

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