Le Grand Israël
Les sionistes ont ressorti un passage du livre de la Genèse (versets 15:18-21) pour justifier leurs prétentions territoriales. On y lit : Ce jour-là, l’Éternel fit alliance avec Abraham et lui dit : « Je promets de donner à ta descendance tout ce pays, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, l’Euphrate, le pays des Qénites, des Qénizzites, des Qadmonites, des Hittites, des Perizzites, des Rephaïm, des Amorites, des Cananéens, des Girgashites et des Jébuséens. »
Géographiquement, ces terres vont du Nil à l’Euphrate, et de la Turquie (Hittites) au désert arabique en passant par la Syrie (Amorites). C’est ce que les sionistes appellent le « Grand Israël »… qui n’a jamais existé, ni été revendiqué jusqu’à aujourd’hui.
Ce territoire correspond, en fait, à la satrapie perse de Transeuphratène dans laquelle la Judée était une province au Ve siècle avant notre ère.
Cette terre n’est pas inhabitée, elle doit être conquise par la force. L’éradication des peuples présents sur ces terres doit être totale : « Tu mettras à mort hommes et femmes, enfants et nourrissons, gros bétails et petit bétail, chameaux et ânes« . (1Samuel 15, 3)

Remarquons que le territoire des Hittites, la Turquie, est soigneusement évité. La Turquie est membre de l’OTAN, dont elle est la seconde puissance militaire : elle entretient une armée de 400 000 soldats.
La descendance d’Abraham
Mais quelle est la descendance d’Abraham [appelé Abram avant sa circoncision] à qui YHWH promet cette terre ?
Son premier fils est Ismaël (Dieu entend en hébreux), présenté comme le père de tous les Arabes. Son second Isaac est très peu présent dans la Bible, ce qui intéresse le récit, ce sont ses fils Ésaü et Jacob, et surtout ce dernier. Jacob semble être âpre au gain et retors : il trompe son père vieillissant pour voler le droit d’aînesse à son frère.
Un jour, Jacob fait un rêve. Il voit une échelle qui monte jusqu’aux cieux par où circulent des anges. Il doit combattre l’un d’eux, auquel il résiste toute la nuit. Au petit matin, l’ange le bénit et lui dit : « On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté.«
Ce sont les aventures de cette branche, celle d’Israël, que l’on suit dans la Bible.
Il aura 12 descendants, directs ou indirects, qui donneront naissance aux « 12 tribus d’Israël ». Ces tribus se sépareront pour former deux petits États : Juda autour de Jérusalem et Israël au nord, en Samarie et en Galilée.
En 722 avant notre ère, Israël sera conquis par les Assyriens et les dix tribus peuplant le territoire disparaîtront dans les brumes de l’Histoire.
Les Babyloniens (les Chaldéens) envahissent Juda en 597 avant notre ère, emportant l’élite du pays en exil. Ils reviendront en 586 suite à une révolte ; ils raseront Jérusalem et brûleront son temple.
Israël redeviendra indépendant en 1948. Les descendants des Judéens y reviendront accompagnés par une treizième tribu, comme l’a surnommée l’écrivain Arthur Koestler : les Khazars, peuple des steppes qui s’installe au IVe siècle dans la région de la Volga et qui s’étendra vers l’ouest dans ce qui sera (beaucoup plus tard) l’Empire russe, l’Empire austro-hongrois et la Prusse. Pour échapper à l’influence de leurs voisins, les Byzantins et les Abbassides, ils s’étaient convertis au judaïsme (voir l’article : Comment le peuple juif fut inventé).
Conclusion
D’un point de vue biblique, YHWH n’a pas promis cette terre uniquement aux Juifs, descendants de Jacob, mais également aux Arabes, descendants d’Ismaël, le fils aîné d’Abraham.
