La Torah a été falsifiée !

Dans le Coran

Plusieurs passages du Coran accusent les juifs et les chrétiens d’avoir falsifié leurs livres. C’est une des raisons qui justifient un nouveau message porté par un nouveau prophète : Mahomet.

  • Eh bien, espérez-vous (musulmans) que de pareils gens (les juifs) vous partageront la foi ? Alors qu’un groupe d’entre eux, après avoir entendu et compris la parole de Dieu, la falsifièrent sciemment. (Co. 2, 75)
  • Malheur donc à ceux qui de leurs propres mains composèrent un livre puis le présentent comme venant de Dieu pour en tirer un vil profit. (Co. 2, 79)
  • Il en est parmi les juifs qui détournent les mots de leur sens, et disent : « Nous avions entendu, mais nous avons désobéi ». (Co. 4, 46)
  • Et puis, à cause de la violation de leur engagement, nous les avons maudits et endurci leurs cœurs ; ils détournent les paroles de leur sens et oublie une partie de ce qui leur a été rappelé… Pardonne-leur car Dieu aime les bienfaisants (Co. 5, 13)

Confirmé dans la Bible hébraïque

Mais cette idée n’est pas neuve. La Bible hébraïque parle déjà de la falsification des écritures. Ainsi, dans le Livre de Jérémie, on peut lire (8:8)

Comment pouvez-vous dire : « Nous sommes sages
Et la Loi de YHWH est avec nous ! « 
Vraiment, c’est dans le mensonge que l’a changée
le calame [outil d’écriture] mensonger des scribes !

Qui est Jérémie ?

Jérémie serait un prophète qui aurait vécu la destruction du temple de Jérusalem par les Chaldéens (les Babyloniens) en 587 avant notre ère, ainsi que la déportation des élites judéennes vers Babylone.

Les prophètes étaient, à l’origine, des hommes de cour qui conseillaient les rois et les aidaient à prendre les grandes décisions en invoquant les dieux. Il n’était pas rare de voir des prophètes de différents dieux entrer en compétition pour s’attirer la bienveillance des rois. On retrouve la même fonction à Rome : les haruspices, les devins qui lisaient dans les entrailles des animaux sacrifiés.

Dans la Bible, les prophètes sont des personnages indépendants, solitaires ou ayant rassemblé autour d’eux quelques disciples. Ils sont la voix de YHWH : naturellement ou artificiellement par l’usage de psychotropes, de jeûnes ou de transes, ils entrent en contact avec Dieu et rapportent ses paroles. Ainsi, on lit dans l’apocryphe Esdras IV : « Je jeûnais sept jours… (5, 20) et … ne mangeant que des fleurs des champs… au bout de sept jours, j’eus un songe pendant la nuit…  » (12, 51 – 13, 1).
Le Livre de la Genèse, 20, 7, clarifie la fonction de prophète : « Il est prophète et il intercédera pour toi », grâce à sa relation privilégiée avec Dieu.

Un certain nombre de livres de la Bible portent des noms de prophètes, mais rien ne laisse penser qu’ils ont été écrits par eux, ni même de leur vivant : ces livres parlent simplement d’eux. L’existence de ces prophètes n’est cautionnée que par la Bible.

Le livre qui est attribué à Jérémie contient autant de notes biographiques que de prophéties. Il est décrit comme solitaire à cause de ses dons de prophétie, ce dont il se plaint.
Lors de l’occupation babylonienne, il adhère au parti de la collaboration, arguant que les malheurs des Judéens ne doivent être imputés qu’à leur dérive morale et religieuse, ce qui ne le rend pas populaire. Il finira ses jours en Égypte.

Laisser un commentaire