24 mars 1999 : l’Otan agresse la Yougoslavie

Cet événement, Poutine ne cesse de le ressasser dans ses discours : du 24 mars au 10 juin 1999, l’Otan a bombardé un pays souverain, la République fédérale de Yougoslavie qui n’était pas en guerre avec un pays de l’Otan et n’était pas une menace. L’agression est délibérée et non couverte par une résolution de l’Onu.
Aujourd’hui, les Occidentaux se gardent bien de relayer ce message de Poutine. Mieux vaut oublier cette « bavure ».

Que s’est-il passé ?

Les opérations

A partir du 24 mars 1999 et pendant 78 jours, les avions des pays de l’Otan ont bombardé « le complexe militaro-industriel » de la Serbie, principale composante de la République fédérale de Yougoslavie avec le Kosovo et le Monténégro.

Le 24 mars au matin, les studios de la radio-télévision de Belgrade sont bombardés. Seize civils trouvent la mort. Et les bombardements vont se succéder à un rythme tel que les stocks de munition de l’armée française ont été épuisés. Les avions français ont effectué près de 2000 sorties. Ils ont été réapprovisionnés par des bombes de fabrication américaine.

Les États-Unis ont admis avoir tiré 30.000 projectiles à l’uranium appauvri radiatif au cours de leurs opérations.
Le 7 mai, ils ont même bombardé l’ambassade chinoise, tuant trois journalistes.

D’après Human Rights Watch, plus de 500 civils ont été tués durant ces opérations. Crimes de guerre ? Non, « simple dommage collatéral », invoque l’Otan.

La cause

Pourquoi l’Otan a-t-il agressé la Serbie ?
Dès l’effondrement de l’URSS, la Yougoslavie a été le théâtre d’une série de guerres entre les différentes communautés formant ce pays : la Croatie catholique, la Serbie orthodoxe, la Bosnie musulmane. Dans la République fédérale de Yougoslavie, le Kosovo, qui comporte une large majorité albanophone et musulmane, réclame son autotomie.

Le 15 janvier 1999, 45 Albanais sont tués dans la localité de Raçak au centre du Kosovo.
Pour les Occidentaux, c’est un massacre volontaire des Serbes contre des civils kosovars. Pour la Yougoslavie, il s’agissait d’un groupe de terroristes de l’Armée de libération du Kosovo (ALK) intercepté par l’armée serbe.

Le général américain William Walker, qui dirige la commission d’enquête dépêchée par l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), conclut à un crime de guerre.
Helena Ranta, médecin légiste finlandaise ayant enquêté à Raçak déclarera avoir été soumise à des pressions par son gouvernement et par William Walker pour déclarer que c’était effectivement un massacre de civils. Dans une biographie parue en 2008, elle dit :

Walker voulait que je déclare que les Serbes étaient derrière ce massacre afin que la guerre puisse commencer.

Conclusions

A ce jour aucun élément ne permet de savoir ce qui s’est réellement passé : des corps avaient été déplacés et des preuves enlevées ou ajoutées (douilles). Des blessures semblent avoir été faites post mortem. Ce flou et cette possible manipulation est exploité par Poutine pour nier tous les massacres que les Ukrainiens imputent à la Russie. La guerre reste une sale affaire.

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