Le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), constatant un réchauffement climatique anormal, prévoit une élévation du niveau des mers de 20 à 100 cm d’ici la fin du siècle. Va-t-on vers un nouveau déluge ?
Le déluge biblique
Dans la Bible, deux faits vont courroucer Dieu : « L’homme est méchant et son cœur ne forme que de mauvais desseins » d’une part et d’autre part : «Les fils de Dieu trouvèrent que les femmes des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qu’il leur plut » (Ge. 6,2). La Genèse nous dit que les enfants nés de cette union devinrent les héros du temps jadis, des hommes fameux. Mais des écrits apocryphes en font des décadents qui perturbent la bonne marche du monde. Le livre d’Hénoch les nomme les « veilleurs« .
Quoi qu’il en soit, Dieu décide d’effacer son œuvre. Seuls Noé, sa femme, ses trois garçons et leurs épouses trouvent grâce à ses yeux. Nous sommes en 2349 avant notre ère, Noé a 600 ans.
Dieu lui donne des instructions pour construire une arche de trois étages pour y faire entrer un couple de tous les animaux. Quelques lignes plus loin, on parle de 7 couples pour les animaux purs. Cet ajout est d’une importance capitale pour la « crédibilité » du récit, car dès que le déluge est terminé, Noé offre un holocauste à Dieu en sacrifiant taureau, brebis, agneau et autre tourterelle. S’il n’y avait eu qu’un couple, nous n’aurions pas connu ces animaux.
Quand Noé eut terminé l’embarcation, le déluge (mabboul en hébreu) se déchaîna, il plut pendant 40 jours et 40 nuits. La terre fut submergée durant 150 jours. Lorsque les eaux se retirèrent, l’arche se trouvait sur le mont Ararat. Une nouvelle humanité pouvait commencer.
Dieu donne pour nourriture aux hommes « tout ce qui se meut et possède la vie ainsi que la verdure des plantes ». Mais il ne pourra pas manger « la chair avec son âme, c’est-à-dire le sang ». Cette simple phrase justifie encore de nos jours l’abattage rituel pratiqué tant par les juifs que par les musulmans. Mais elle pose un problème dogmatique : les animaux ont-ils donc une âme ? En relisant bien la Genèse on s’aperçoit que l’homme a été créé végétarien, la viande était réservée à Dieu. Avec Noé, il devient omnivore.
Le récit du Déluge comporte plusieurs illogismes : pourquoi Dieu garde-t-il Noé et sa famille et ne crée-t-il pas un homme nouveau, sans défaut, en se basant sur son expérience ? D’où vient le surplus d’eau qui inonde la terre ? L’eau ne se crée pas, elle a un cycle : évaporation, condensation, précipitation, écoulement.
L’épopée de Gilgamesh
Le rédacteur du récit biblique ne s’est pas posé de questions, car il s’est inspiré d’une tradition plus ancienne. Vers 1870, l’archéologue George Smith qui déchiffrait des tablettes babyloniennes trouvées à Ninive (en Irak) eut la surprise de sa vie en y trouvant un récit du déluge proche de l’histoire de Noé… au grand dam du Vatican attaché à l’antériorité de la Bible sur tout autre récit. Il venait de découvrir l’épopée de Gilgamesh. Aujourd’hui, nous savons que plusieurs versions de l’histoire circulaient en Mésopotamie, dont un texte sumérien remontant au IIe millénaire.
Le héro, Atrahasis a été choisi par les dieux pour perpétuer la race humaine dont la destruction a été décidée pour punir les hommes de ne pas avoir offert de sacrifice aux dieux, dans le texte babylonien, ou pour avoir été trop bruyants, dans le texte sumérien : « Les cris de l’humanité m’ont importuné, moi Enlil, je suis privé de sommeil par leur brouhaha« .
Le vrai déluge
Le GIEC prévoit donc une montée des eaux d’un mètre d’ici la fin du siècle. Or, dans les calanques de Marseille, on a découvert une grotte ornée de peintures rupestres vieilles de 30.000 ans, dont l’entrée est située à 37 mètres sous le niveau de la mer. On peut la visiter virtuellement : https://www.youtube.com/watch?v=voaizaRHzv8, car pour y accéder, il faudrait un brevet de plongeur de type moniteur.
Comment est-ce possible ? Il y a environ 20.000 ans, la terre était au plus fort d’une ère glacière. Le niveau des eaux était de 60 à 120 mètres sous le niveau actuel ! La calotte glacière recouvrait le nord de l’Europe jusqu’aux Pays-Bas. Les mers Noire, du Nord et Baltique n’existaient pas. Le Détroit de Béring était une terre, la Béringie. L’Europe était couverte d’une steppe à perdre de vue parcourue par des troupeaux d’aurochs, de cerfs, de chevaux et de mammouths. Le cycle de l’eau s’était arrêté. Les précipitations étaient faibles, les arbres rabougris.
Lorsque la terre s’est réchauffée, la fonte des glaciers et des calottes, a permis aux précipitions de reprendre. La neige est tombée, elle a recouvert toute la steppe, privant les animaux de leur nourriture. Puis les pluies se sont abattues, faisant reverdir les arbres et favorisant l’émergence des forêts. Le niveau des mers se mit à grimper. Cette transformation a pris 10.000 ans, au moins. Vers -6000, la Scandinavie était encore couverte de glace et de neige. Notons que la fonte des icebergs n’influence pas la hauteur du niveau de la mer, ce ne sont que des « glaçons » dans l’eau.
Si les mers du Nord et Baltique se sont formées lors de la fonte des glaces, comment s’est formée la mer Noire dont la superficie n’était pas recouverte de calotte glacière. Le spectacle a dû être grandiose : les eaux s’engouffrant dans la cuvette en des dizaines de chutes semblables à celles du Niagara !
Des hommes ont assisté à ces bouleversements qui ont séparé des communautés et provoqué des guerres, repoussant les habitants des côtes vers l’intérieur des terres. Les Aborigènes d’Australie s’en souviennent encore : leurs traditions mentionnent le dieu grenouille qui après avoir ingurgité de grandes quantités d’eau les a vomi provoquant des cataclysmes et des guerres.

Et aujourd’hui ?
Quelle a été la cause du réchauffement climatique voici près de 20.000 ? La terre est soumise à des cycles de périodes glaciaires suivies de réchauffements. La cause est naturelle, c’est l’orientation de l’axe de la terre et la variation de l’orbite terrestre qui déterminent le climat. Cet axe se modifie régulièrement.
Alors le réchauffement actuel est naturel, il n’est pas dû à l’activité humaine ? NON, le réchauffement actuel n’est pas naturel. Nous sommes dans une phase du cycle stable qui devrait nous conduire dans 50.000 ans vers une nouvelle période glacière. Or, cette phase est bouleversée.
La situation est beaucoup plus grave que ce que prévoit le GIEC, qui n’étudie que les variations climatiques. Toutes les ressources de la terre s’épuisent. Les métaux rares, nécessaires pour la fabrication des composants électroniques s’amenuisent : l’or, l’argent, le palladium, le lithium, le tantale, le cobalt, etc. 13 millions d’hectares de forêts disparaissent par an, soit 4 fois la superficie de la Belgique. 90 % des espèces de poissons sont exploitées au maximum ou surexploitées. On n’assiste pas à une crise écologique, mais à une catastrophe écologique. Est-il trop tard pour éviter le chaos ?

Un commentaire sur “Le déluge”